Des arts, des voix et des récits

Marie-Pascale Dubé dans le spectacle de Constance Larrieu, Un Flocon dans ma gorge : un road-trip vocal au cœur de l’Arctique.

« Koulounisation.» C’est la seule réponse qu’a obtenue Salim Djaferi quand il a voulu traduire le mot colonisation en arabe. Puisant dans le récit familial et dans une page douloureuse de notre histoire, l’artiste-chercheur d’origine algérienne en a fait un spectacle réjouissant, entre conférence ludique et théâtre d’objets, qui entraîne le spectateur dans une enquête phonético-linguistique riche en questionnements intimes.

En ouvrant le 37^e Festival des Arts du récit, Koulounisation donne aussi un peu le la de cette nouvelle édition. Il y sera beaucoup question de mots, d’identités multiples, de quête des origines et de tout ce dont la langue est porteuse.

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Salim Djaferi dans Koulounisation : une enquête linguistique de part et d’autre de la mer Méditerranée.

Ils nous racontent des histoires

Dans Ma langue maternelle va mourir et j’ai du mal à vous parler d’amour, le conteur Yannick Jaulin rend ainsi un vibrant hommage au patois et à la poésie paysanne de son terroir poitevin en compagnie du musicien béarnais Alain Larribet.

Dans Au non du père, Anissa nous invite avec le metteur en scène Ahmed Madani à un voyage théâtral et culinaire à la recherche de celui qui l’a reniée à sa naissance. Marie-Pascale Dubé, chanteuse et comédienne franco-québécoise, laisse voguer notre imaginaire vers le Grand Nord et la culture inuite à travers les sons émis par sa propre gorge avec Un flocon dans ma gorge, singulier conte initiatique… 

“Nous ne nous imposons jamais de thèmes. Mais ils se dessinent à mesure que se construit la programmation. Car les conteurs parlent de l’air du temps, même quand ils revisitent des légendes anciennes”, constate Stéphène Jourdain, directrice du Centre des Arts du récit, à Saint-Martin-d’Hères. 

Ce festival, s’il constitue un temps fort de l’activité de cet établissement unique en France, s’inscrit dans une saison culturelle qui dure toute l’année, avec un soutien important du Département de l’Isère.

©Thomas Jean Henri